PRODIGE

Comment votre projet a-t-il vu le jour ?

Les membres de la Plateforme de Première Ligne Wallonne (PPLW) ont fait part d'une demande de la part des professionnels de santé pour des outils pratiques leur permettant de faire des choix pertinents et éthiques parmi les outils de santé numériques. Le projet PRODIGE (Primary Care Professionals for the Selection of Digital Medical Devices) a été créé pour répondre à ce besoin des différentes professions de santé et de soutien.

Ce projet offre également l'opportunité d'appliquer les 8 principes d’une technologie de confiance en santé aux réalités des différentes professions dans une perspective multidisciplinaire. La PPLW avait déjà exploré ces 8 principes, notamment dans le cadre de son partenariat avec le projet Teckno2030 in Action où ils avaient été présentés à tous leurs membres.

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Quels sont les objectifs du projet?

• Engager les membres de la PPLW et les professionnels de santé sur le terrain qu'ils représentent, à bien comprendre les 8 principes de la technologie de confiance en santé lors du choix et de l'usage des outils de santé numériques.
• Accroître les connaissances et les compétences des membres de la PPLW et des professionnels de santé sur le terrain qu'ils représentent, en se concentrant sur les points clés du choix et de l'usage des outils de santé numériques.
• Fournir aux participants et, à terme, aux professionnels de santé (belges francophones et au-delà) un outil facile d'accès pour les guider dans la recommandation, la prescription et l'usage des outils de santé numériques dans le cadre des soins de routine.

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Pourquoi votre projet est-il important ?

Les applications de santé numériques peinent à prouver leur capacité à améliorer l'expérience des soins, la santé de la population, la réduction des coûts, les résultats équitables et la vie professionnelle des cliniciens et du personnel.

Grâce à une approche concrète (prise de décision dans la sélection), notre projet contribue à introduire les principes de la technologie de confiance en santé, à promouvoir l'autonomisation des patients dans l'usage de ces outils et à aborder les aspects éthiques qui y sont associés.

Notre projet est particulièrement important car, en faisant des choix éclairés, nous espérons sensibiliser les professionnels de santé de première ligne à une utilisation pertinente et éthique des outils de santé numériques. 

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Comment procédez-vous ?

Nous avons opté pour une méthodologie participative avec les membres de la PPLW afin de cocréer des recommandations. Les membres de la PPLW représentent les professions de santé de première ligne et de soutien en Wallonie, telles que les médecins généralistes, les infirmières, les pharmaciens, les kinésithérapeutes, les dentistes, les ergothérapeutes, les orthophonistes, les psychologues cliniciens, les diététiciens, les sages-femmes, ainsi que des structures multidisciplinaires représentant également les professions de soutien : InterSISD, InterRML, Maisons médicales, Centres de coordination, Services d'aide aux familles (SAFA). Un représentant des médecins spécialistes a complété ce panel. Le projet a donc été mené avec une approche résolument multidisciplinaire.

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Deux sources de données ont été utilisées : les informations issues des échanges avec les membres de la PPLW lors de trois ateliers participatifs et une recherche bibliographique menée par deux membres du Département des sciences de la santé publique de l'ULiège. Les résultats de la recherche bibliographique ont enrichi de manière itérative les échanges des professionnels de santé lors des ateliers.

Dans le premier atelier, les représentants des professionnels de santé sur le terrain ont partagé leurs observations sur l'usage des outils de santé numériques. Une discussion s'en est suivie pour développer une compréhension commune des défis liés aux outils de santé numériques et des 8 principes, définissant ainsi le champ de la revue de littérature conduite en parallèle.

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Les deuxième et troisième ateliers se sont concentrés sur la cocréation des recommandations nécessaires à la sélection des outils de santé numériques, en s'appuyant sur la revue de littérature. Les échanges ont abouti à un ensemble de recommandations validées par l'ensemble des professions.

Dans une deuxième phase, l'outil sera conçu pour permettre aux professionnels de santé de première ligne francophones de se l'approprier facilement et de l'utiliser concrètement sur le terrain.

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Quels défis avez-vous rencontrés ?

Tout d'abord, nous avons constaté que le niveau de littératie numérique des participants était très hétérogène, ce qui a nécessité de revoir certains concepts de base pour clarifier les recommandations.

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De plus, le domaine des outils de santé numériques est vaste, avec des usages variés selon les professions. L'une des principales difficultés a été de formuler une question de recherche ciblée. L'outil reste assez large, car les parties prenantes se sont accordées sur de nombreuses dimensions prioritaires pour la sélection des outils de santé numériques.

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Enfin, la consultation de l'outil nécessite actuellement un temps considérable. Le temps dont disposent les professionnels de santé sur le terrain pour évaluer la valeur ajoutée et la sécurité d'un outil de santé numérique varie en fonction du profil professionnel, de l'environnement de travail et d'autres critères. C’est pourquoi nous soulignons la nécessité d'une deuxième phase du projet. Cette phase se concentrera sur le développement d'un outil facile à adopter par les professionnels de santé sur le terrain, sur le test sur le terrain et la promotion de sa diffusion.

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Quelles leçons avez-vous tirées de ce processus ?

Notre projet d'adoption des outils de santé numériques a mis en évidence des informations essentielles pour la mise en œuvre des technologies de confiance en santé.

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Tout d'abord, nous avons observé une grande disparité dans la littératie en santé numérique parmi les professionnels de santé, soulignant la nécessité de revoir les bases : ce que sont les outils de santé numérique, où les trouver, et quels critères d'évaluation utiliser. A noter que, suite à cela, la première journée d'échange 2025 de la PPLW aura pour thème « Multidisciplinarité 2.0 et Littératie numérique en santé ».

Deuxièmement, l'approche participative et itérative choisie s'est avérée bénéfique, combinant les échanges avec les membres de la PPLW lors d’ateliers et la recherche documentaire. Cette méthodologie a enrichi les discussions avec des données probantes, renforçant ainsi la pertinence et l'utilité des recommandations. Cela souligne l'importance d'une structure macro-multidisciplinaire comme la PPLW pour collaborer avec succès avec des centres de recherche comme l'UC Louvain et l'ULiège.

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Un outil résultant d'un travail participatif multidisciplinaire garantit aussi l'adoption des recommandations tant dans les environnements monodisciplinaires que pluridisciplinaires.

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A long terme, notre projet vise à promouvoir les meilleures pratiques, à influencer les développeurs pour qu'ils intègrent les principes éthiques de la technologie de confiance en santé et à encourager les autorités à soutenir les efforts de la PPLW dans ce domaine.

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