WA@H : Améliorer l’autonomie grâce à la surveillance intelligente à la maison

Qu'est-ce que WA@H ? 

Wallonie Assist@Home est un projet de recherche qui vise à déterminer si l'installation de capteurs environnementaux et de bracelets de détection de chute au domicile de nos bénéficiaires présente de réels avantages. Les bénéficiaires sont principalement des personnes âgées de plus de 65 ans ou des personnes en situation d'un handicap reconnu. Les critères d'éligibilité au projet ont été définis dans le cadre de l'appel à projets de la Région wallonne. Les capteurs, placés dans des pièces clés telles que le salon, la chambre à coucher et la cuisine, surveillent les mouvements et les routines quotidiennes et détectent les schémas inhabituels. Si une anomalie est identifiée, Télé-Secours (service de téléassistance) consolide ces informations pour évaluer la réponse appropriée, qu'il s'agisse d'un changement important dans la routine ou d'une chute potentielle. Cette configuration permet à Télé-Secours de fournir une assistance opportune en cas de besoin. En outre, les capteurs sont complétés par un bracelet de détection de chute automatique qui envoie une alerte plus forte et incite Télé-Secours à contacter rapidement les bénéficiaires en cas de déclenchement.

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Le lien entre WA@H et les 8 Principes 

Notre mission est de soutenir l'autonomie des bénéficiaires et de retarder leur institutionnalisation afin qu'ils puissent rester chez eux en toute sécurité le plus longtemps possible. Pour ce faire, une grille de critères d'évaluation des technologies a été établie, puis utilisée dans le cadre d'un marché public pour l'achat de ces technologies à tester.

L'objectif de notre projet de recherche est de déterminer si ces technologies sont réellement bénéfiques ; nous ne sommes pas là pour promouvoir des entreprises technologiques. Les technologies dans ce secteur n'étant pas encore totalement fiables, notre stratégie est d'évaluer leur fonctionnement et d'identifier les bénéfices potentiels pour les bénéficiaires. Le processus a débuté en 2023 avec un consortium composé d'aides à domicile, d'ergothérapeutes, de Télé-Secours, d'experts du secteur du handicap, de services sociaux, d'experts en méthodologie, d'experts scientifiques et universitaires afin de garantir une approche structurée et d'intégrer toutes les recommandations nécessaires (Principe 6). 

Grâce à des entretiens préparatoires avec des bénéficiaires d’aide à domicile et familiale, nous avons pu identifier les besoins des personnes et étudier si des technologies de ce type pouvaient y répondre. Nous avons utilisé des données anonymes (pour éviter tout conflit) d'environ 20 000 abonnés de Télé-Secours pour développer des personas qui nous ont aidés à évaluer comment les solutions proposées répondaient aux besoins des utilisateurs (Principe1). Placer les bénéficiaires au centre du projet est essentiel; sans aborder leurs besoins et obtenir leur adhésion, il ne sera pas possible d’obtenir des progrès significatifs.

« Nous ne voulions pas créer un besoin, mais répondre à un besoin existant » 

La recherche qui a suivi s'est concentrée sur la sélection de la technologie la plus appropriée parmi les options existantes avant d'aller sur le terrain. Notre approche consiste à évaluer d'abord ce que ces capteurs peuvent détecter, puis à déterminer la réponse appropriée. Par exemple, si une personne dort habituellement dans sa chambre, mais passe une nuit devant la télévision, faut-il déclencher une alerte ? Pas nécessairement. Nous avons rencontré des entreprises technologiques afin d'examiner leurs offres et d'évaluer la fiabilité et l’ergonomie de leurs technologies. Nous avons mis en place un processus d'assurance qualité en analysant les données et en nous appuyant sur des preuves scientifiques. Les résultats de ces recherches ont été documentés dans des publications universitaires (Principe 7)."

Par la suite, des tests en laboratoire ont été effectués, les ingénieurs simulant des chutes et d'autres scénarios pour évaluer davantage les technologies. En mai 2024, nous avons mis en place un groupe test de 42 bénéficiaires, en effectuant des suivis mensuels pour surveiller les progrès et recueillir des commentaires directs (Principe 2). Un déploiement plus large a commencé en octobre 2024 et se poursuit, avec des plans pour créer des sous-groupes afin d'aborder des questions spécifiques, en impliquant toujours les bénéficiaires (Principe 2).

Le consentement éclairé est essentiel ; nous fournissons aux bénéficiaires toutes les informations nécessaires, ce qui leur permet de décider s’ils souhaitent participer ou non (Principe 3). Télé-Secours sert de filet de sécurité en cas de défaillance du bracelet de détection de chute. En ce qui concerne l'utilisation des données, seul Télé-Secours peut relier les numéros d'abonnés à l’identité des bénéficiaires. Cela  garantit le respect de la vie privée, avec le consentement des bénéficiaires et conformément à notre engagement en matière de protection des données (Principe 4).

À l'avenir, nous souhaitons organiser des groupes de discussion avec les bénévoles pour recueillir leurs commentaires et orienter le projet, en encourageant la gouvernance participative (Principe 6). En fonction des commentaires, nous avons déjà apporté des ajustements, comme la fin de la collaboration avec une entreprise en raison de problèmes de fiabilité. Il est essentiel de mieux faire connaître ces principes et d'impliquer davantage de partenaires. Des ateliers et des études de cas permettront de communiquer ces principes à un public plus large (Principe 8). Pour les organisations qui souhaitent appliquer ces principes, il est essentiel de les prendre en compte dès le départ, en impliquant directement les parties prenantes et en avançant pas à pas.

« Comment développer des solutions si on ne connaît pas ce qui se passe dans le monde réel? » 

Défis :

Évaluer la fiabilité de ces technologies et la maturité du secteur uniquement à partir des tests en laboratoire reste difficile. C'est pourquoi nous avons voulu tester la technologie sur le terrain pour voir comment elle fonctionnait avec des bénéficiaires réels. Avec 42 participants et un laps de temps limité, nous manquons encore de données pour évaluer pleinement l’utilité de la technologie dans la vie quotidienne. Certains bénéficiaires n'ont pas eu besoin d'alertes pendant trois mois. Étant donné que le projet se poursuit jusqu'à la fin de l'année 2025, nous pourrions obtenir davantage de preuves des avantages au fil du temps, même si, pour l'instant, ils restent limités.

L'un des principaux défis consiste à choisir une technologie qui réponde aux besoins des personnes âgées, qui veulent être rassurées que la technologie est là pour les aider et non pour les surveiller. De plus, nous avons choisi de ne pas communiquer toutes les données saisies via l'application aux proches afin d'éviter de générer des alertes excessives.

« La technologie doit aider les gens, non les contrôler »

Un autre défi dans le recrutement est de trouver des personnes avec des profils variés dans le but d'obtenir un équilibre au niveau des commentaires. Nous cherchons de divers profils pour évaluer l'efficacité de la technologie chez différents types d'individus.

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